Le Bitcoin en Afrique

L’Afrique, un continent aux multiples facettes, est en pleine mutation numérique. Les TIC notamment l’internet et téléphones portables, se démocratisent à un rythme effréné.

Dans le présent article, notre collègue, Providence MUHIRE nous parle de ce qu’est le bitcoin et comment il est utilisé sur le continent Africain.

En 2023, le flux d’envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont atteint 54 milliards de dollars (-0.3% par rapport à l’année 2022) dont 35% sont vers le Nigeria, comme le précise la note d’information de la Banque mondiale publié le 26 juin 2024. Les transferts d’argent constituent une part essentielle de l’économie africaine, permettant à des millions de personnes de soutenir leurs familles dans le pays à l’extérieur du pays voire même à l’extérieur du continent en envoyant et en recevant des fonds et de contribuer au développement de leurs communautés. Ces transferts sont dominés par des acteurs comme Western Union, CRDB Bank, MoneyGram etc. et sont souvent associés à des couts élevés ainsi que des délais de traitement importants. 

Dans ce contexte, les cryptomonnaies, en particulier le Bitcoin, émergent comme une alternative prometteuse à ces systèmes de transfert d’argent traditionnels.

Alors on pourrait se demander pourquoi le Bitcoin séduit-il les africains?

D’abord le coût des transactions.

Les frais associés aux transfert de fonds internationaux sont souvent exorbitants. Mais ceux associés aux transactions en bitcoin sont généralement bien inférieurs à ceux pratiqués par les opérateurs de transfert d’argent classiques. Cette réduction des couts est dû au fait que le Bitcoin utilise la technologie blockchain, rendant les transferts plus abordables pour les populations à faible revenu.

Ensuite la rapidité.

Pour faire une transaction en Bitcoin on n’a pas besoins de prendre un numéro et faire la queue durant des minutes, ici tout le monde va faire un petit soupir. Les transactions en Bitcoin sont traitées rapidement, en quelques minutes seulement, contrairement aux transferts bancaires.

Puis une grande Accessibilité.

Tu as un téléphone portable ? tu as une connexion internet ? Tu peux utiliser le Bitcoin. Ceci rend cette technologie accessible à un large public incluant ceux résidant dans des zones rurales où l’on trouve à peines les infrastructures bancaires.

Et enfin, l’indépendance.

Le Bitcoin fonctionne de manière décentralisée, ce qui signifie qu’il n’est pas contrôlé par une institution financière centrale. Cela offre aux utilisateurs une plus grande autonomie, la responsabilité et le droit de propriété de leurs économies.

Malgré ses nombreux avantages, l’adoption du Bitcoin en Afrique n’est pas sans défis, La volatilité extrême du cours du Bitcoin représente un risque majeur pour les utilisateurs, qui peuvent voir la valeur de leur transfert varier considérablement entre le moment de l’envoi et celui de la réception.

De plus, la réglementation des cryptomonnaies reste floue dans de nombreux pays africains y compris le Burundi, ce qui crée un environnement incertain pour les utilisateurs et les entreprises. Les risques de fraude et de piratage sont également importants, nécessitant une grande vigilance de la part des utilisateurs.

On peut pas, ne pas parler du manque d’éducation financière car ça constitue un obstacle majeur à l’adoption du Bitcoin en Afrique. De nombreuse personnes ne comprennent pas encore bien le fonctionnement de cette technologie ce qui les expose au risque de fraudes et de piratages qui sont déjà élevés dans le monde des cryptomonnaies.

Vous avez vu que j’ai mentionné le Nigeria juste au début de l’article; Le Nigeria est souvent cité comme l’un des pays africains où l’adoption du Bitcoin est la plus importante. Les Nigérians utilisent de plus en plus les cryptomonnaies pour contourner les restrictions imposées sur les transferts d’argent vu qu’il est au sommet sur la liste et pour protéger leur pouvoir d’achat face à l’inflation.

En gros, le Bitcoin offre un potentiel considérable pour révolutionner les transferts d’argent en Afrique en réduisant les coûts et en améliorant l’accessibilité. Cependant, pour que cette technologie puisse se développer de manière durable, il est nécessaire de résoudre les problèmes liés à la réglementation et à l’éducation financière. Les gouvernements de certains pays africains devront mettre en place des cadres réglementaires clairs et adaptés, tout en encourageant l’éducation financière des populations.


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