’’Le futur appartient à ceux qui se lèvent tôt et à ceux qui savent prendre des risques dès aujourd’hui’’. Cette phrase à la Nicéphore Nietzche m’est venue dernièrement quand je discutais avec un ami entrepreneur à Gitega, nous parlons de crypto-monnaie. Ce phénomène en vogue à travers le monde qui fait autant rêver qu’il n’inquiète. Pendant qu’il me peignait un tableau d’une vie digne d’un trader à la Wall street, des bénéfices qu’il engrange dans son business, une question s’immisça dans ma tête. ’’Est si le Burundi passait à côté d’une opportunité d’envergure ? Et si dans X temps on regrettait de ne pas avoir pris ce train à temps ?’’ Ce papier est une réflexion à voix haute, suivez notre blogueur Guy Adronis NIMFASHA et il vous explique pourquoi.
Un monde qui ne nous attend pas
Permettez-moi chers lecteurs de fermer les yeux et de me suivre dans mon imagination, dans cette projection où un cultivateur de manioc de Bukemba, isolé du système bancaire, car lui, tout ce qu’il connaît se résume à son simple téléphone, reçoit une commande d’une tonne via son ami qui réside au Nigeria et se fait payer en crypto-monnaie, déjà tout en sachant que sa valeur bien que volatile, n’existerait pas celle de notre très cher Franc Burundais, et de cette transaction il y’a pas d’intermédiaire, c’est du producteur au vendeur, pas de frais de transfert exorbitants que propose les banques, je viens pas vous apprendre l’hérésie à l’égard du système bancaire Burundais, que Dieu m’en garde mais je vous montre une autre vision que propose un téléphone et une connexion internet.
Cette image que je vous projette existe déjà ailleurs, au Nigeria à peu près 35% de sa population utilise les crypto-monnaies pour les transactions (commerce, épargne, paiement,…) faisons un petit calcul, en attendant les données du récent recensement, utilisons les données les plus récentes des Nations Unis du 22 novembre 2024 qui stipulent qu’au Burundi nous sommes à 14.047.786 d’habitants et de cela cherchons les 35% qui vont équivaloir à 4.916.725 de Burundais qui pourront faire des transactions avec cette monnaie alternative, essayez d’imaginer l’impact qu’une telle transaction pourrait avoir sur la vie macroéconomique de notre pays, et notons que de par le monde 12% l’utilise selon le rapport de Chainalysis et l’Afrique est actuellement le 2e marché à forte croissance en transaction de crypto-monnaie.
Au Burundi, le paysage économique reste dans sa zone de confort, presque statique. Et si nous sortions un peu de cette zone et réfléchissons à cette opportunité ? Les mots comme ’’Bitcoin’’ et ’’Blockchain’’ sont perçus comme issus des fictions de Zack Snyder, mais pourtant si ce changement commençait maintenant, sachant que nous une population jeune, instruite, résiliente et avide d’aventure comme je le perçois auprès de mes amis, dans 5 ans ce projet aboutirait.
Toc – Toc, qui est là ? L’opportunité
Les monnaies alternatives que sont les crypto-monnaies ne sont guère les frivolités des pays du G7, même pas, comme la révolution industrielle du 18e siècle, elles viennent proposées des voies de solutions que la monnaie (papier) a comme limite, et elle viennent casser les barrières financières souvent déraisonnables que subissent les pays en voie de développement et du tiers monde.
Retournons dans notre projection, aujourd’hui un Burundais de la diaspora qui souhaite envoyer 1000 dollars pour son pays au Burundi, doit payer au moins 15 % en frais de transaction et frais annexes selon la banque mondiale. Avec les crypto-monnaies comme l’USDT qui est une monnaie stable, cette transaction baisse à un niveau très minime de 1 %, tout en garantissant un transfert quasi instantané. De cela, chère diaspora, que votre générosité soit et que bénédiction en suive.
Mais le rendement va plus loin que ça. Jack Dorsey, co-fondateur de Twitter récemment devenu X a dit ’’ l’avenir des crypto monnaies se jouera en Afrique.’’ Osé imaginer chers lecteurs un agriculteur, un commerçant ou un étudiant qui pourrait avoir une mainmise sur l’économie de toute la sphère, acheter et vendre sur EBay, Amazon, étudier, voyager, et tant d’autres opportunités qui pourront s’offrir à lui tout en évitant des détours classiques longs et coûteux.
La rose n’a d’épine que pour celui qui veut la cueillir
Évidemment il y’a des défis à surmonter, et qui sont de taille. Le peu que j’ai pu rassembler revient à ce que l’Etat et les opérateurs économiques visionnaires peuvent faire ensemble et ça se résume à ceci.
En partant du système éducatif national, comme l’Etat a pu mettre sur pied un programme d’entrepreneuriat, il peut aussi mettre en place un programme d’inclusion au numérique en y intégrant des notions sur la ’’Blockchain’’ et ’’ les Crypto-monnaies’’ dans les écoles et les universités ainsi on y baignait si tôt et le courant serait moins fort et on ne nagera pas à contre-courant.
Travailler avec des experts en matière de droit pour définir un cadre légal sur l’usage des crypto-monnaies en guise de protection des usagers et élaborer des sanctions contre ceux qui détournerait des fonds et pratiquent le blanchiment d’argent et aussi à l’égard des ’’scammers’’ (escrocs). Comme nos voisins le Rwanda qui commence a expérimenté certaines lois, Et de cette expertise, il résultera une agence de régulation et de supervision de cet usage, à vous de trouver comment il sera nommé.
De ma maigre réflexion, je n’ai pu synthétiser que cela, mais n’oubliant pas que je suis toujours avec mon ami qui me parle de son parcours, n’étant pas ambidextre cérébrale entre écouter le tout et formuler ma théorie, je choisis les deux. Qu’à cela ne tienne, ces mesures pourront aider à mettre la locomotive sur les rails et que les cheminots s’attellent à y mettre du charbons, on trouvera sûrement les passagers à la prochaine gare et pourront voyager aisément.
Le compte à rebours a commencé : Agissons maintenant pour l’avenir des cryptomonnaies
Bien sûr le temps presse, à l’horloge de la gare il est temps qu’on embarque les passagers, mais avant ça, il est l’heure de mettre les mains dans le cambouis et affréter les wagons, car une minute qui passe nous retarde pour rattraper les autres.
Chaque moment qui passe sans que l’on mette sur rails des mesures claires ou des stratagèmes efficaces sur l’adoption des crypto-monnaies est un moment à déplorer comme l’a fait Alphonse De Lamartine dans son poème Le Lac qui se lamentait du temps qui va au rythme de l’éclair quand il était encore dans les bras sa bien-aimée et si nous aussi nous étendons nos bras pour embrasser cette avenir tant bénéfique pour nous ?
Et si une pensée de doute vous envahit, l’illustre Nelson Mandela a un jour dit ’’Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce que ce soit fait.’’ A bon entendeur salut… La pierre est lancée.