Cryptomonnaie au Burundi : Un potentiel inexploité face aux interdictions

Le monde de la cryptomonnaie connaît une évolution fulgurante, offrant des opportunités sans précédent pour transformer les économies et les systèmes financiers. À travers le monde, un grand nombre d’utilisateurs adoptent ces monnaies numériques, qui se présentent comme une alternative aux structures traditionnelles, grâce à leur sécurité, leur accessibilité et leur transparence. En Afrique, cette adoption est en pleine expansion, avec des pays comme le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda exploitant le potentiel des cryptomonnaies. Pourtant, au Burundi, malgré un intérêt croissant et un impact potentiel sur le développement économique, cette technologie reste interdite depuis 2019. Un de nos blogueurs, Monsieur Jean Darcy HORANIMANA nous aide à examiner la situation actuelle de la cryptomonnaie au Burundi, les raisons de son interdiction, les malentendus qui entourent le fonctionnement du block Chain, ainsi que les avantages, les opportunités que sa légalisation pourrait apporter, ainsi des compétences de qualité exigées et l’accès sans limites dans l’exploitations, un parcours qui sans doute pourrait sauver quelques limites fixées sans justification !

Selon lui,il n’y a probablement aucune chance de reculer cette nouvelle technologie qui est devenue une véritable tendance qui influence toutes les domaines, la monnaie digitale incluse.  Des utilisateurs augmente considérablement, Selon le rapport relatif à l’adoption de la monnaie numérique dans le monde publie par TripleA « plus de 320 millions de détenteur de cryptomonnaie dans le monde en 2022 » , l’Afrique occupait la deuxième place avec 53 millions des utilisateurs. Ce chiffre a plus que triplé depuis la publication d’un rapport de l’université de Cambridge, qui a estimé le nombre de détenteur à 101 millions au 3éme trimestre 2020.

Depuis les années 2000 plusieurs pays du monde s’engagent dans des projets de promouvoir et d’adoption de différentes formes de monnaie digitale sans oublier la cryptomonnaie avec le bitcoin devant et les autres depuis 2008. Presque partout en Afrique on assiste un impact significatif de la cryptomonnaie dans le développement, même dans la zone géographique du Burundi comme aux Rwanda,en Ouganda et bien sûr au Kenya. Des nombreux pays acceptent un usage libre de la cryptomonnaie contrairement aux Burundi oùle 20 août 2019 est la date qui correspond à l’interdiction de leur promotion par la banque de la République du Burundi malgré son potentiel dans le développement.

Qu’en est-elle de la situation actuelle de la cryptomonnaie au Burundi ?! Comment est-ce possible qu’un monde plein d’opportunités, avec un impact sur l’économie soit interdit, y’a-t-il une méconnaissance ou des idées fausses ? Quels sont les inconvénients de cette interdiction ? Comment s’y prendre ? Que ce qui pourrait être un intérêt, l’impact positif pour le pays et les utilisateurs de la cryptomonnaie une fois légalisée ?

Depuis l’interdiction de la cryptomonnaie, imposée en 2019 par la Banque de la République du Burundi (BRB), sa situation au Burundi est devenue complexe et marquée par une interdiction stricte des transactions légale en cryptomonnaie. Cela peut être justifiée par le fait que le BRB a été motivée par des préoccupations de protection des consommateurs, notamment en raison des pertes financières enregistrées par certains investisseurs Burundais dans la cryptomonnaie, de cette façon une perte généralisée ne faisait que commencer, pour être réalisée un peu tard.

Cette perte des fonds n’avait rien à voir avec la cryptomonnaie en soi, mais une méconnaissance à propos de ce nouveau champ sur lequel des idées fausses peuvent être nombreux. De la part de la population certains considèrent le trading comme un jeu d’autres jouent sur des mauvais espoirs que la cryptomonnaie fonctionne comme de la magie. Cette même période a été marquée par une apparition des sites frauduleux avec des faux images des cryptos et dirigent les gens vers eux avec le but final de les leur détourner leurs fonds. Sur le plan technique et technologique, ça aurait été bon que les gens maîtrisent la technologie de la block Chain comme dans des autres domaines de la vie. Par exemple, dans l’agriculture des connaissances sur la chaîne d’approvisionnement agricole ou de gestion sécurisée des dossiers médicaux dans la santé, sont des points de base dans leur domaine de même pour la cryptomonnaie il y a la discipline que les gens ignoraient.

La sensibilisation des usagers s’est faite à travers des échanges simples, leur permettant d’acquérir quelques notions sur le fonctionnement de la blockchain. Parmi les échanges les plus connus au Burundi, on trouve des plateformes comme “BINANCE” et “ROYAL Q”, ainsi que des cryptomonnaies telles que “BNB SMART CHAIN”, “USDT”, “BITCOIN”, “ETHEREUM”, sans oublier le célèbre “Pi Network”. Cependant, l’usage public de ces technologies n’étant pas autorisé, l’accès aux ressources reste limité, et diverses arnaques émergent quotidiennement. Pour contrer cette situation, des jeunes s’organisent en groupes sur les réseaux sociaux, facilitant ainsi l’échange d’idées sur le fonctionnement de la blockchain. De plus, certaines organisations comme Free Tech Institute et Atlas Network offrent un accompagnement de qualité aux jeunes en promouvant les nouvelles technologies à travers leurs activités.

Le Burundi a un intérêt considérable à adopter les cryptomonnaies pour son développement. La modernisation de l’économie, la réduction des coûts, et la transparence sont des avantages clés, car la blockchain, qui sous-tend la plupart des cryptomonnaies, offre une sécurité accrue, diminuant ainsi les risques de corruption et d’évasion fiscale. Une adoption légale des cryptomonnaies pourrait constituer une solution efficace pour le marché des échanges monétaires.

Alors que le monde progresse rapidement vers l’intégration des cryptomonnaies dans ses systèmes financiers, l’Afrique commence déjà à en tirer des bénéfices significatifs. En revanche, le Burundi reste à l’écart en raison d’une interdiction fondée sur des craintes légitimes mais mal informées. Cette position prive le pays d’opportunités économiques majeures, notamment la modernisation de son économie, la réduction des coûts de transaction, et une transparence accrue grâce à la blockchain.

Une approche équilibrée, alliant éducation, réglementation et soutien aux initiatives technologiques, pourrait transformer cette situation. L’adoption responsable des cryptomonnaies non seulement favoriserait l’inclusion financière, mais positionnerait également le Burundi comme un acteur clé dans l’économie numérique mondiale.

Par Jean Darcy HORANIMANA