Le développement du E-commerce au Burundi : opportunités et défis
Depuis quelques années, le Burundi voit émerger des plateformes locales de commerce électronique (e-commerce) et des plateformes de paiement en ligne, telles que Ihera Ryanje, la plus connue, ainsi que d’autres comme Esoko. Ces initiatives visent à dynamiser le e-commerce burundais. Cependant, cette nouvelle forme de commerce rencontre de nombreux obstacles au niveau local, bien que son importance soit indéniable face aux tendances mondiales et aux initiatives régionales comme la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF) pour le commerce transfrontalier. Un moment propice pour le E-commerce La question se pose : n’est-ce pas le moment idéal pour tirer davantage parti de cette nouvelle forme de commerce, au lieu de se concentrer uniquement sur le commerce transfrontalier physique ? En 2024, le taux de pénétration du e-commerce mondial est prévu à 29,9 %, tandis que, selon Statista, ce taux est attendu à seulement 4,1 % au Burundi. Ce chiffre relativement bas s’explique par l’absence quasi-totale de grands opérateurs locaux ou internationaux dans ce secteur. Analyse microéconomique et macroéconomique Sur le plan microéconomique, pour un petit commerçant, posséder une boutique en ligne peut sembler être une stratégie commerciale avantageuse. En effet, les produits ou services de ce commerçant sont ainsi exposés à une audience beaucoup plus large, augmentant les possibilités d’expansion sans nécessiter de ressources importantes. Sur le plan macroéconomique, si le e-commerce était adopté à grande échelle, il pourrait potentiellement dynamiser l’économie nationale. L’élargissement du marché intérieur grâce au e-commerce permettrait une meilleure circulation des biens et services, stimulant ainsi la croissance économique. Obstacles à l’adoption générale du E-commerce Plusieurs obstacles freinent l’adoption généralisée du e-commerce au Burundi. Parmi les plus significatifs, on note : – Faible connexion internet : La qualité et la disponibilité de la connexion internet restent limitées.– Taux de pénétration internet très faible : Peu de Burundais ont accès à Internet, ce qui réduit le nombre potentiel de clients en ligne.– Infrastructures inadéquates : Les infrastructures nécessaires au développement du e-commerce, telles que les réseaux de distribution et de logistique, sont insuffisantes.– Faible pouvoir d’achat : Le niveau de vie et le pouvoir d’achat des Burundais restent bas, limitant ainsi leur capacité à participer activement au commerce en ligne.– Accès limité aux devises internationales : Les investisseurs, producteurs et consommateurs ont souvent du mal à accéder aux devises nécessaires pour les transactions internationales. Suggestions pour booster le E-commerce au Burundi Pour surmonter ces obstacles, plusieurs actions peuvent être envisagées : 1. Amélioration des infrastructures numériques : Investir dans l’extension et l’amélioration de la couverture et de la qualité de l’internet.2. Renforcement du pouvoir d’achat : Mettre en œuvre des politiques économiques visant à augmenter le pouvoir d’achat des citoyens.3. Facilitation de l’accès aux devises : Simplifier les processus d’accès aux devises pour les transactions internationales.4. Incitations pour les opérateurs : Offrir des incitations fiscales et autres aux entreprises locales et internationales pour les encourager à investir dans le e-commerce au Burundi. Conclusion Le e-commerce représente une opportunité majeure pour l’économie burundaise. En surmontant les obstacles actuels, le Burundi pourrait non seulement stimuler son économie locale, mais aussi s’intégrer plus efficacement dans l’économie mondiale. Il est crucial que les décideurs politiques, les entrepreneurs et les acteurs du secteur collaborent pour créer un environnement propice au développement du e-commerce. Par Barakana Guy-Eudes ksquadremake.freeti.org
Analyse de l’impact de la hausse du taux directeur au Burundi : Perspectives économiques et solutions potentielles
La récente augmentation du taux directeur de 5 % à 10 % au Burundi suscite des préoccupations quant à ses répercussions sur les consommateurs et producteurs du pays. Le président de l’Association des Banques et Établissements Financiers du Burundi (ABEF), Guy Ghislain Ntwenguye, souligne que les banques commerciales sont dorénavant contraintes d’ajuster les taux d’intérêts, ce qui complique l’accès au crédit pour le citoyen moyen. Cette évolution soulève des interrogations sur la fiabilité du système bancaire centralisé actuel. Contextualisation et antécédents Le contexte financier préexistant était marqué par une tendance à la hausse des taux d’intérêt des banques commerciales, comme l’a souligné le travail mené en 2021 par les chercheurs de la BRB, Micheline Kwizera et Jean Claude Barikunzira. Leur analyse sur la dernière décennie révèle un taux d’intérêt relativement élevé, atteignant une moyenne de 15 % jusqu’en 2021, malgré des taux de rémunération des dépôts relativement faibles à cette époque (4 % en moyenne). Vous pouvez consulter ici La justification de la hausse récente du taux directeur repose sur l’objectif gouvernemental de stabiliser l’inflation. Cependant, cette dernière persiste à croître, atteignant actuellement un taux alarmant de 27,2 %. Cette réalité soulève la question fondamentale des leçons à tirer de cette dynamique. Répercussions sur l’emprunt et la stabilité économique La hausse du taux directeur risque d’entraîner une réticence généralisée à l’emprunt, car elle élève le coût du crédit, freinant ainsi la demande de prêts et réduisant les dépenses de consommation et d’investissement. Cette situation pourrait également avoir un impact sur les Investissements Directs Étrangers (IDE) que le Burundi attirait déjà. De plus, la production est susceptible de diminuer, étant donné que celle-ci dépend de la combinaison du capital et du travail. Dans les conditions actuelles, l’accès au capital devient difficile, ce qui a un impact direct sur le travail. Cette situation pourrait entraîner une réduction de la production, soulignant les défis actuels liés à l’accessibilité au capital dans notre contexte économique. D’après Thaddée Habyarimana, étudiant en Master à l’Université du Burundi. La question cruciale demeure : cette course à la stabilisation de l’inflation trouvera-t-elle une fin ? Face à un taux d’inflation élevé, actuellement fixé à 27,2 %, aucune solution magique n’est envisageable. Cependant, une analyse plus approfondie permet d’esquisser quelques pistes. En examinant le cas du dollar américain, considéré comme la principale réserve de valeur mondiale, la plupart des banques centrales s’assignent des objectifs d’inflation, souvent fixés à 2 % par an. Actuellement, l’indice de prix à la consommation (CPI) du dollar américain dépasse cette cible, s’établissant à 3,1 % par an. À titre d’illustration, l’étude de Josef Tětek dans son ouvrage “Bitcoin : Separation of Money and State”, menée à une époque où l’inflation aux États-Unis atteignait 5 %, met en lumière les conséquences dévastatrices d’un tel taux sur le pouvoir d’achat, volant un quart de celui-ci en 6 ans et le réduisant de moitié en 14 ans. Transposons cette réalité à l’inflation du franc burundais sur une période de 14 ans, et l’espoir semble mince, sans nécessité de calculs approfondis. Conclusions et perspectives La seule conclusion à laquelle nous pouvons parvenir est celle formulée par les économistes de l’école autrichienne depuis des années : le système de marché demeure le seul système concevable compatible avec une société prospère et civilisée. En d’autres termes, tout contrôle excessif, que ce soit au sein d’institutions financières ou dans divers secteurs de la vie nationale, est voué à l’échec. L’expérience montre que la politique monétaire n’échappe pas à cette réalité. Ainsi, de manière avisée, l’adoption progressive d’une monnaie décentralisée, comme le Bitcoin, pourrait constituer une solution pertinente face aux défis actuels. Par BARAKANA GUY EUDES ksquadremake.freeti.org
Digital Voices Competition : un début d’une longue carrière pour certains des jeunes leaders du Net
La compétition “Digital voices” a été un événement passionnant qui a réuni des jeunes de trois lycées différents. Les participants ont travaillé dur pour être les meilleurs et remporter les prix proposés. La compétition a été organisée après un trimestre de formation basée sur le manuel des clubs “Jardin des Leaders du Net”, qui a été conçu par Free Tech Institute pour aider les jeunes à acquérir des compétences en leadership et en technologie. Les jeunes ont été formés intensivement avant la compétition pour se préparer aux différents défis qui leur seraient proposés. Nous avons créé des épreuves variées pour tester les compétences des participants, passant par des jeux à des slams, des dissertations et à des Sketch. Les épreuves ont été conçues pour encourager les jeunes à travailler en équipe, à résoudre des problèmes de manière créative et à mener une réflexion autour de l’avenir des TIC, de l’équité genre dans le domaine des technologies enfin de développer leur confiance en eux. Les participants ont travaillé dur pendant la compétition, donnant le meilleur d’eux-mêmes pour réussir les différentes épreuves. Les juges ont été impressionnés par le niveau des compétences techniques et de leadership des jeunes, qui ont travaillé avec calme et détermination, malgré la pression de la compétition. Après une journée intense de compétition, les gagnants ont été annoncés lors d’une cérémonie de remise des prix. Les trois meilleures équipes parmi six équipes de trois établissements ont reçu des prix en argent et des certificats de réussite pour leur travail acharné et leur dévouement. Les participants ont été ravis de recevoir ces récompenses, qui ont reconnu leur travail acharné et leur engagement dans la compétition et long du programme. Vu qu’on a dépassé les objectifs qu’on s’est fixés, on a conclu que la compétition “Digital voices” a été un grand succès, il a offert aux jeunes une opportunité unique de développer leurs compétences en leadership et en technologie. On a compté 1237 étudiants qui ont participé à nos programmes et événements venant de trois établissements, respectivement : le Lycée Christ Roi de Mushasha ; le lycée Pacis de Gitega et le lycée Sainte Thérèse de Gitega. Les participants ont été inspirés par les défis proposés et ont acquis des compétences précieuses tout en s’amusant. Nous espérons que cette compétition sera le début d’une longue carrière pour certains de ces jeunes leaders du net. Par Barakana Guy-Eudès ksquadremake.freeti.org
Secteur en pleine croissance, mais hanté par les impôts ; qu’en dit un esprit libéral ? Cas de l’Econet Leo
Cela fait déjà plus de deux semaines, depuis le 26 janvier, le géant de la télécommunication est dans un état critique, en dépit de sa puissance financière, sa capacité de créer l’emploi et sa vision d’un futur financièrement inclusif qui ne laisse aucun Burundais derrière, Econet Leo risque de fermer ses portes, le tout par la faute des arriérés d’impôts. Pourtant, les impôts acceptent la régulation selon l’héritage libéral. Analyse et critique.
L’état de la libre expression en ligne dans le monde : 2022 en revue
Ce fut une année tumultueuse pour la liberté d’expression dans le monde. Qu’il s’agisse de fermetures d’ Internet , de répressions de l’expression et de partenariats à huis clos ou de tentatives de restriction de l’anonymat et de cryptage de bout en bout , dans de nombreux endroits, les droits numériques sont menacés. Et tandis que l’Union européenne a fait des progrès en matière de réglementation , ailleurs dans le monde, les efforts de réglementation, en particulier ceux entrepris par les pays autoritaires, menacent de fracturer l’internet mondial.