Industrie très jeune mais en pleine ascension : L’écosystème des crypto-monnaie, un monde neutre pour tous, y compris le Burundi

Le Bitcoin, souvent qualifié d’or numérique, continue de faire la une des actualités par sa capacité à redéfinir les dynamiques économiques mondiales. Sa progression constante suscite un intérêt croissant, non seulement parmi les investisseurs, mais aussi au sein des gouvernements et des institutions financières. Dans un contexte où le Burundi n’a pas une cadre règlementaire et maintient une interdiction stricte sur l’utilisation des crypto-monnaies. Pourtant d’autres pays, qui sont de la même position, la question qui se pose, faut-il continuer sur cette voie ou envisager une révision stratégique pour bénéficier des opportunités offertes par cette révolution numérique ? Cet article de notre collègue Clément Havyarimana propose une analyse approfondie des dynamiques actuelles autour du Bitcoin, divers avantages potentiels qu’il pourrait offrir à l’économie Burundaise et des précautions nécessaires pour maximiser les risques liés à son adoption. Une montée étonnante du Bitcoin en 2024 Lorsqu’on qualifie le Bitcoin d’« or numérique » et de “réserve de valeur”, il est difficile de nier cette réalité, tant les événements récents le démontrent clairement. il s’agit d’une ascension spectaculaire dont les investisseurs et les institutions pourraient largement profiter. Selon CoinMarketCap, sa valeur a augmenté de plus de 40 % au cours des dernières semaines, une performance qui reflète à la fois l’intérêt croissant pour les cryptomonnaies et leur rôle en tant que crypto actif. Les experts expliquent cette montée fulgurante par plusieurs facteurs. “Le Bitcoin est désormais perçu comme une protection contre l’inflation dans de nombreuses économies en difficulté,” affirme Marion Laboure, analyste senior à Deutsche Bank. De plus, l’adoption institutionnelle croissante et l’entrée de grandes entreprises dans l’écosystème crypto renforcent sa crédibilité. Quelles leçons pour le Burundi ? Pour le Burundi, où l’inflation et la faiblesse du franc burundais continuent de peser sur le pouvoir d’achat, les cryptomonnaies pourraient représenter une solution pour répartir son argent dans différentes options afin de limiter les risques et augmenter les chances de le faire fructifier et renforcer l’économie numérique. “Dans les pays en développement, le Bitcoin et d’autres cryptomonnaies ne sont pas seulement un investissement, mais un outil pour contourner les obstacles liés à l’accès aux devises étrangères,” souligne Henri-Louis Vedie dans une étude sur le crypto en Afrique. L’interdiction actuelle des cryptomonnaies par la Banque de la République du Burundi (BRB) prive cependant le pays de telles opportunités. Crypto-monnaie : opportunités et imperfections Nous savons tous que rien n’est parfait. Les cryptomonnaies, elles aussi, ne sont pas épargnées de cette réalité. Les critiques des cryptomonnaies évoquent souvent leur volatilité et leur utilisation possible à des fins frauduleuses. Cependant, des solutions existent pour minimiser ces risques. Une régulation claire, combinée à une campagne éducative nationale, pourrait permettre au Burundi de bénéficier des avantages des cryptomonnaies tout en protégeant ses citoyens.  “L’éducation et la réglementation sont les clés pour transformer les cryptomonnaies d’un danger potentiel en une opportunité économique,” estime David Gerard, auteur du livre Attack of the 50 Foot Blockchain. Les études montrent aussi que les pays ou les crypto-monnaies sont encore à l’état embryonnaire, il serait plus judicieux de commencer par encourager l’usage des stablecoins. Ces cryptomonnaies dont la valeur est adossée à des actifs stables comme le dollar, réduisent les risques de volatilité tout en facilitant les transactions internationale et l’inclusion financières Advaxe NDAYISENGAAdvaxe Ndayisenga is a Burundian senior Web and Software Developer with a Bachelor’s degree in Computer Science from East African Leadership Institute. With over five years of experience in web and software development, he specializes in WordPress, Prestashop, social media marketing, and SEO audits. He is the Director and Business Development Manager at LA TECH BURUNDI COMPANY, where he also works as a Fullstack Developer. Additionally, he served as a Fullstack Developer at Media Box Burundi S.A, where he focused on developing software for government and NGO clients. A seasoned Networking Manager and social media marketing specialist, he contributes to the field as a trainer, speaker, and event organizer at Students for Liberty as a Local Coordinator, and as a representative for Great Lakes Marketing and Communication (MARCOM). As a UPG Sustainability Legacy Ambassador, he graduated as a UPG Leader in 2022 and a UPG Biashara Entrepreneur in 2023, actively promoting liberty, love, and sustainability within the community. He continues his education at Atlas Network Academy, Lurn, and FutureLearn, where he has developed strong skills in managing emotions, fear, and leading projects effectively. He has enhanced his expertise through various platforms including Developpez.com, SoloLearn, OpenClassrooms, Microverse, and British Council, gaining valuable experience in group work, time management, online course facilitation, and creating creative and responsive web content. Fluent in Kirundi (mother tongue), English, French, and Kiswahili, he brings a multilingual perspective to his work. www.latechburundi.org

Cryptomonnaies : Entre opportunités et défis pour les économies émergentes 

En 2019, la Banque de la République du Burundi (BRB) a interdit l’usage des cryptomonnaies, évoquant les risques liés aux fraudes et le manque de contrôle sur les transactions. Pourtant, ce sujet continue de diviser l’opinion publique et les décideurs. À l’heures où les monnaies numériques jouent un rôle très important dans l’économie mondiale, la question de leur rôle au Burundi mérite une réflexion approfondie. Analyse et réflexion de notre rédacteur Clément Havyarimana Malgré que les crypto monnaies représentent une alternative accessible et innovante au système financier traditionnel, elles continuent de diviser l’opinion publique. Dun côté, certains les considèrent comme l’avenir de la finance, promettant liberté et inclusion économique. De l’autre, elles sont perçues par certains comme un terrain propice aux fraudes et à l’instabilité.  Résumons les multiples facettes de cet univers en pleine expansion : Les défis posés par les cryptomonnaies : D’abord, la plupart des personnes qui sont contre l’émergence des cryptomonnaies argumente leurs opinions en disant qu’il y a l’absence de régulation et risques d’arnaque, Le manque de cadre règlementaire expose les utilisateurs à des systèmes frauduleux tels que les pyramides de Ponzi et d’autres, qui sont déjà un problème dans plusieurs pays. Sans protection légale, les victimes de ces escroqueries ont peu de recours. Ensuite, pour ce qui est de la fameuse volatilité des monnaies numériques, si les stablecoins offrent une certaine stabilité, d’autres cryptomonnaies comme le Bitcoin sont extrêmement volatiles. Cette instabilité pourrait entrainer des pertes financières pour les utilisateurs mal informés ou imprudents.  Enfin, leur forte volatilité et l’absence de cadre réglementaires clairs, les cryptomonnaies sont confrontées à de nombreux autres défis fréquemment évoqués. Cependant, ces deux aspects restent parmi les plus significatifs, mais le plus important c’est que les cryptos représentent une alternative accessible et innovante. De plus, malgré ces obstacles, il est important de souligner que les cryptomonnaies présentent également des avantages indéniables qui méritent d’être explorés.  Les avantages des cryptomonnaies Les cryptomonnaies, qui utilisent des technologies décentralisées comme la blockchain, promettent des avantages considérables dans les pays en développement, notamment en Afrique. Au Burundi, où l’accès aux services bancaires est limité pour une grande partie de la population, ces monnaies numériques offriraient une alternative accessible et innovante. En effet, pour les Burundais qui ne possèdent pas de comptes bancaires, les cryptomonnaies permettraient d’accéder aux services financiers par un simple téléphone connecté, ouvrant ainsi la voie à une inclusion financière plus large. Avec une monnaie numérique, chacun pourrait facilement envoyer ou recevoir de l’argent, payer des biens et des services sans avoir recours aux banques. Des transferts d’argent rapides grâces au cryptomonnaies Outre leur potentiel pour l’inclusion financière, les cryptomonnaies peuvent réduire significativement les coûts de transfert d’argent, notamment pour la diaspora burundaise qui envoie des fonds à leurs proches. Les frais des services classiques, souvent onéreux, sont presque éliminés grâce aux transactions en cryptomonnaies, qui se font de façon en peu de temps et à coût réduit.  Un bouclier contre l’inflation et la dévaluation Dans un contexte d’inflation et de dévaluation du franc burundais, les cryptomonnaies représentent également une option pour préserver la valeur de ses économies. Bien que ces monnaies soient parfois volatiles, certaines, appelées stablecoins, sont adossées à des monnaies fortes comme le dollar, permettant ainsi aux utilisateurs de protéger leur pouvoir d’achat contre l’inflation locale. Avec un tel système, les Burundais pourraient avoir accès à une réserve de valeur stable sans dépendre des fluctuations de la monnaie nationale. L’absence de réglementation, une occasion parfaite pour les arnaques Cependant, les défis restent nombreux. En premier lieu, le manque de cadre réglementaire clair expose les utilisateurs aux arnaques. Des systèmes frauduleux comme les pyramides de Ponzi, déjà courants dans d’autres pays africains, pourraient facilement piéger les utilisateurs peu informés. La réglementation actuelle de la BRB, en interdisant purement et simplement les cryptomonnaies, limite les options de protection pour les utilisateurs en cas de litige et restreint l’adoption d’un usage sûr et contrôlé des cryptomonnaies. Les limites techniques et les risques de volatilité À ces risques de fraude s’ajoute la volatilité de certaines cryptomonnaies, comme le bitcoin, dont la valeur peut varier fortement en peu de temps. Les stablecoins offrent une certaine sécurité, mais ils sont moins populaires que les monnaies plus volatiles et ne sont pas forcément accessibles ou bien compris par le public burundais. Par ailleurs, le manque de technologies modernes et de connexion Internet de qualité est un frein important. Dans un environnement où la majorité des connexions sont faibles, l’usage des cryptomonnaies reste difficilement envisageable à grande échelle, notamment en milieu rural. De qui s’inspirer ? Selon l’étude menée par le centre Ciper consulting sur l’état des lieux des cryptomonnaies au Burundi, les expériences du Kenya et du Nigeria montrent qu’il est possible de concevoir une régulation qui encourage l’innovation tout en limitant les risques. Par exemple, le Kenya a opté pour une régulation qui encadre les transactions sans les interdire, tandis que le Nigeria a lancé une monnaie numérique de banque central pour répondre à la demande croissante d’options numériques tout en contrôlant les risques même si cette monnaie ne garantit pas la liberté comme des cryptomonnaies. Pour le Burundi, une approche combinant liberté d’innovation et protection des utilisateurs pourrait permettre de profiter des cryptomonnaies de manière sécurisée. Encourager l’usage des stablecoins, par exemple, permettrait de réduire les risques de volatilité tout en répondant au besoin d’inclusion financière. En parallèle, un cadre éducatif pour sensibiliser la population aux risques et aux bonnes pratiques s’avère essentiel pour éviter les abus et renforcer la confiance. Bien que les cryptomonnaies représentent des défis notables, elles offrent une opportunité de modernisation pour l’économie burundaise et une solution alternative pour l’inclusion financière. Une introduction progressive des changements, inspirée des exemples africains, pourrait transformer ces défis en réelles opportunités de développement économique. En révisant sa politique actuelle, le Burundi pourrait bien s’ouvrir à un avenir numérique inclusif, pour le bénéfice de sa population. Advaxe NDAYISENGAAdvaxe Ndayisenga is a Burundian senior Web and Software Developer with a Bachelor’s degree in Computer Science from East African