Secteur en pleine croissance, mais hanté par les impôts ; qu’en dit un esprit libéral ? Cas de l’Econet Leo

Cela fait déjà plus de deux semaines, depuis le 26 janvier, le géant de la télécommunication est dans un état critique, en dépit de sa puissance financière, sa capacité de créer l’emploi et sa vision d’un futur financièrement inclusif qui ne laisse aucun Burundais derrière, Econet Leo risque de fermer ses portes, le tout par la faute des arriérés d’impôts. Pourtant, les impôts acceptent la régulation selon l’héritage libéral. Analyse et critique.

De Tempo Africell à LACELL (Smart) en passant par Econet wireless, presque tous les opérateurs de téléphonie mobile ont été victimes des arriérés des dettes fiscales, deux d’entre eux ont déjà fermé. Des fermetures qui se font en cascade. Quelle est, alors l’ampleur de la situation actuelle ?

Au niveau superficiel

En analysant la taille d’Econet_Leo; le nombre de personnes qui seront mise au chômage ; l’emploi qui se créait au sein de la société en question ou sa contribution à l’alimentation de boîte de fisc, on voit que la situation risque d’être explosive allant jusqu’à déclencher une crise au niveau microéconomie et macroéconomique.

C’est d’ailleurs un scénario qui ne pas loin de celui de la banque Lehman Brothers qui a déclenché une crise financière et économique de 2008, seul l’ampleur diffère car pour Econet Léo ça sera à l’échelle nationale, mais comme tout autre crise financière les capitaux ne circulent plus entre agents, les transactions sont plus ou moins paralysées via la plateforme de paiement Ecocash, là on parle de la plateforme de banque de la téléphonie mobile qui a contribué à atteindre 31% du taux d’utilisation des services de paiement au Burundi, selon le rapport annuel des activités réalisées par l’ARCT au cours de l’exercice 2021-2022. Les trois services sont Ecocash et deux autres dont Smart-pesa de LACELL.SN a déjà connu le même scénario, pour dire que c’est seulement Lumicash de la société viettel qui résiste encore.

Genèse de la situation d’Econet leo

Depuis que l’Office Burundais des recettes réclame une dette d’un montant de plus de 88 milliards de francs burundais et 44 millions de dollars américains via un avis sorti samedi le 26. Janvier, les activités de l’opérateur sont perturbées. Mais on peut se poser la question, comment la situation en a arrivé à ce point embarras ? Alors que le montant ne cessait d’accroître à un niveau spectaculaire.

Nul n’ignore que l’impôt, constitue une ressource par excellence à un pays pour faire face aux dépenses selon son mécanisme  et ses effets sociaux,  mais le cas d’Econet Leo dépasse l’entendement. Pour Adam Smith dans la richesse des nations, quel que soit le type d’impôt, il définit quatre principes fondamentaux qui sont devenus une évidence jusqu’aujourd’hui. Parmi ces derniers figure un principe qui illustre bien la situation d’Econet Leo ; la règle de commodité :”tout impôt doit être levé au moment, ou de la façon qui rende son paiement le plus commode au contribuable, quand celui-ci est le plus susceptible de quoi payer.” C’est pourquoi pour les libéraux quand l’impôt s’alourdit, c’est à cause de l’irresponsabilité du régime fiscal, car l’impôt progressif s’accroît avec l’importance de base imposable plus rapidement en proportion, c’est-à-dire en proportion progressive.

Donc si cette progression est illimitée, l’impôt mérite toutes les critiques ce qui décourage l’activité économique.

Alors, vu la contribution de ce géant dans la croissance socio-économique, vu sa participation à la création d’emplois, le professeur de l’université du Burundi Léonidas NDAYIZEYE propose que l’Etat peusse décider d’accompagner une société si sa fermeture risque d’impacter énormément l’économie nationale. Il alerte aussi d’un monopole qui pourrait se créer dans le secteur de télécommunication en cas de la fermeture de cette société, ce qui est hostile à l’économie du pays. De mon humble avis pour que ce secteur reste compétitif, il faudra que le gouvernement fasse tout pour créer un bon climat d’affaire dans ce secteur afin qu’il y ait d’autres investisseurs.

Par Barakana Guy-Eudès